A l’origine, c’était une sauvage, une habituée des chemins avant que les Romains ne la domestiquent dans leur potager. Ils lui ont donné son nom, Eruca, clin d’œil à son tempérament piquant. Ce même tempérament lui a valu d’être interdite de couvent au Moyen Age, comme tout ce qui est piquant et donc réputé aphrodisiaque. En France, elle aurait sombré dans l’oubli sans le mesclun niçois, qui nous a fait retrouver avec bonheur sa saveur poivrée, aux côtés de la feuille de chêne et de la rouge de Trévise. Ses aficionados aiment la déguster simplement sur du pain de campagne beurré. Elle se glisse dans toutes sortes de salades : on peut même la ciseler comme un condiment. Quelques feuilles parsemées au dernier moment et voilà une simple pizza mozzarella jambon de Parme transformée ! Vous pouvez aussi la faire sauter quelques instants dans de l’huile d’olive pour accompagner des pâtes : un vrai délice !

Bien choisir la roquette...

Avec des feuilles longues et étroites, d’un beau vert tendre : évitez les molles et les jaunissantes. Plus elle est jeune, plus sa saveur est noisetée. On peut la préférer à maturité, avec un piquant plus marqué. Elle s’achète aussi en sachet, signe de son succès !

Environ 2,60 € le sachet de 175 g.

Côté diététique...

Ses calories sont insignifiantes : 14 kcal aux 100 g… sans la vinaigrette ! Elle est riche en fibres, potassium, vitamines A et B, et surtout en vitamine C, ce qui lui a longtemps valu une réputation antiscorbutique : une portion de 50 g couvre 15 % des apports quotidiens d’un adulte.

Quel vin servir avec la roquette ?

Tout dépend avec qui elle fait un bout de chemin : avec des pâtes, elle se plaît en compagnie d’un blanc, par exemple un anjou, ou côté italien, un blanc du Piémont (langhe) ; sur une pizza, en pesto, avec une viande, elle fraie volontiers avec un rosé (côtes-de-provence ou corse).

Texte : Sophie Denis